Exploration des galeries

Une vingtaine de kilomètres de galeries ont été explorées par les archéologues. Les plus anciennes remontent aux XIe et XIIe siècles. Seules 900 mètres de galeries seront ouvertes au public, permettant un aperçu des différentes périodes et techniques d’exploitation.

Une exploitation dès le Moyen Âge

La mine médiévale impressionne par ses très vastes cavités aux voûtes noircies par la suie. À l’époque, la technique d’abattage par le feu est utilisée pour creuser la roche. Très consommatrice en bois, cette technique permet d’avancer très lentement. Les archéologues ont montré que les mineurs ne progressaient que de 2 à 5 mètres par an !

Près de 5 entreprises se partagent alors les concessions pour exploiter le site depuis la surface. Sur plus d’un siècle, c’est près de 3 à 6 tonnes d’argent qui seront extraites. Les mineurs habitent probablement sur place, dans le vallon, mais aucune trace de leur vie ne nous est parvenue.

La mine moderne, une des plus importantes des Alpes

La mine est reprise dès le milieu du XVIIIe siècle. Cette fois, c’est l’explosif qui va permettre le creusement des galeries. Les galeries principales de Saint Félix (1760), puis de Santa Barbara (1770) et de Charles-Emmanuel (1780) sont successivement percées.  De nombreuses constructions sont alors érigées à l’extérieur pour permettre le traitement du minerai (broyage, lavage, fonderie, etc.). À l’époque 15 à 50 mineurs sous terre extraient près de 2000 tonnes de minerai.

Au milieu du XIXe siècle, la mine est reprise par les Grandis (entrepreneurs), mais malgré de gros travaux, le filon de galène argentifère semble s’épuiser. De nombreux outils et infrastructures de cette période nous sont parvenus: trémies, canaux, wagonnets, pompes.

Au début du XXe siècle, l’exploitation est relancée, cette fois pour extraire du zinc. La galerie Negri est percée. Le site bénéficie d’une électrification partielle pour le transport du minerai dès 1908, et une nouvelle usine de préparation du minerai est construite à proximité du tout nouveau barrage des Mesches, dès 1916.

La mine participe alors au développement de technologies nouvelles comme l’hydroélectricité et l’électrométallurgie, avant sa fermeture définitive en 1930. À son apogée, la mine fait travailler, entre sous-sol et surface, près de 300 personnes !